*Se trouver dans un trou, au fond d’un trou, dans une solitude quasi totale et découvrir que seule l’écriture vous sauvera.
Mes mains me démangent depuis bien longtemps, depuis les vacances, depuis que j'ai commencé à m'ennuyer, depuis que j'ai revu mes anciens amis.. depuis que j'ai rencontré de nouveaux, depuis que j'ai cru savoir que l'amour n'était pas mon truc et que l'amitié était l'emblème que je porte tous les jours, le seul que je traîne derrière moi
Je me suis enfin décidée, visiblement ça va vite, je n'ai pas la phobie de la page blanche toute vierge. Je tourne en boucle les chansons de Gregory Lemarchal; ça s'annonce mal, ça veut dire éclater en sanglot, ça veut aussi dire : réflexion, amertume, nostalgie, meloncolie.
Les idées se bousculent dans ma tête, dure de s'exprimer, et je me sens soudainement projeter dans un cours de philosophie, disant comme quoi les mots ne peuvent jamais exprimer ceux à quoi l'en pense, ce qui se trame dans notre tête. Même Victor Hugo n'est pas fichu de s’exprimer pensée par pensée, mots par mots... La classe !
Je regrette d'avoir dis que ça allait vite, maintenant je sais plus pourquoi je me suis remise à écrire pour dire n'importe quoi... ça me tue, à chaque fois j'ai envie de faire de cette page une confession... nocturne comme jamais.. triste comme jamais. Je n'y arrive pas, c'est presque impossible de vider la moindre pensée simple et triste. cette page là, me rejette, rejette mes pensées de jeune fille perdue. Il faudrait à chaque fois que je parle d'autre chose pour exprimer ce que je ressens, personne ne comprend, personne ne comprendra, personne ne saura que je n'ai pas la capacité de m'exprimer, personne ne saura que derrière chaque histoire c'est de moi que je parle. Il est 2:20, une incontrôlable envie de dormir, une triste humeur, un flot d'émotion en guise de sang traverse tout mon corps, montant le long de mon échine... J'en ai marre, marre de tous ces gens qui vous tournent le dos, marre de l'amour, de l'amitié, pas saine du tout, marre de rester allongée agonisante à la recherche de ce 'putain' de mot qui me débloquera et laissera mes mains écrire sans que j'arrive à les contrôler.. je pourrai toujours aller me chercher quoi manger, dormir, me réveiller et attendre que ça arrive, en d'autres termes : je peux toujours rêver. Je n'en peux plus, je vais dormir.. cette nuit est triste comme jamais...
Extrait : Marguerite Duras, Ecrire.